Sur le chemin..
Saint Jacques de Compostelle
2006
Jour J
01.04.2006
« Plomeur dans le finistère. Nous sommes le samedi 1er Avril. Je contrôle mon équipement, gorge et lacets noués. J’y suis. Kilomètre zéro. Un rêve qui devient lucide. Le mental n’est plus agité. Face à moi même, à la route, aux chemins et aux rencontres. J’étreins la femme de ma vie. Le premier pas me serre le coeur… mais je suis prêt…Saint Jacques…me voilà«
Composition de mon sac à dos
« Portez le moins possible, mais choisissez ce peu avec soin. »
– Earl Shaffer
Chaque aventure demande reflexion sur le modèle du sac, sa composition et son poids. Son organisation va faciliter ou compliquer toutes les intéractions avec lui. Voici donc le listing de mon équipement pour le trek de Saint-Jacques de Compostelle. La tente et le tapis de sol sont restés à la frontière espagnole, les gîtes pour pèlerins fleurissants tout le reste du parcours.
Sac à dos Lowe Alpin 40 litres :
- Tente Roadrunner 2 places (partie française)
- Tapis de sol Thermarest
- Duvet léger (800grs)
Vêtements :
- 1 pantalon short Lowe Alpin
- 3 caleçons
- 1 short léger
- 2 T-shirts manches courtes
- 1 T-shirt manches longues
- 1 veste polaire manches longues
- 1 coupe vent déperlant
- 1 cape de pluie
- 2 paires de chaussettes
Chaussures :
- 1 paire Aigle rando
- 1 paire de sandale
Cuisine :
- 1 mini réchaud à gaz + 1 recharge
- 1 service popote 2 pièces
- 1 quart
- 1 couteau, 1 fourchette, 1 cuillère
- 1 gourde 1,5 litre
- 1 briquet
Hygiène :
- 1 savon d’Alep
- 1 gant de toilette
- 1 serviette micro fibres
- 1 brosse à dent + 1 tube de dentifrice
Divers :
- Papiers d’identités
- Carte bancaire et espèces
- Carte IGN et documentations
- Papier toilette
- Mouchoirs papier
- Lampe frontale
- Mon téléphone mobile
- Appareil photo
- Câble de charge
- Carnet de route et stylo
*et évidemment, l’indispensable trousse de secours
La presse en parle
Si le Plomeurois Claude Letourneux vous invite à une balade, renseignez-vous bien… Sa dernière envie de se dérouiller les jambes, le 1 e r avril dernier, l’a emmené à 1.780 km de sa maison. Un périple de 53 jours sur les chemins de France et d’Espagne, qui s’est achevé le 23 mai à Saint-Jacques de Compostelle. Sur la route, le Bigouden a perdu huit kilos mais s’est nourri de belles rencontres.
Tout juste retraité, Claude Letourneux a mis en action un projet qu’il a mûri pendant les trois dernières années de sa vie active : « Je m’y suis préparé psychologiquement et physiquement en me tenant à l’objectif que je m’étais fixé : parcourir le chemin en entier de ma cour jusqu’à Compostelle ». Il se défend bien d’avoir accompli un pèlerinage, même s’il en a emprunté les chemins, mais simplement un défi personnel plus que la réalisation d’une performance.
Son épouse Yolande l’a accompagné le 1 er avril jusqu’au portail de leur maison, à Plomeur, point de départ de l’aventure. Dès lors, Claude a dû compter sur l’hospitalité des habitants des endroits traversés. Ses ressources : ce qu’il transportait dans son sac de 12 kg. Sur son carnet de route, il a noté avoir croisé quatre pèlerins entre Quimper et les Landes. « Sur cette partie, on est seul et il existe très peu de possibilité d’hébergement. L’accueil de façon générale est bon mais on est considéré comme des routards. Il faut franchir Bordeaux pour être reconnu comme pèlerin ». A partir de Bordeaux et jusqu’à l’Espagne, le chemin s’est animé avec la rencontre de nombreux pèlerins venant du monde entier. Les sentiers sont balisés et l’accueil est organisé. Claude a été hébergé en gîte gratuit dans des institutions religieuses ou dans des structures municipales. Là, chacun aide à la préparation du repas et les rencontres sont sincères.
« Chacun ses motivations »
« Chacun a ses motivations, religieuses pour l’un, besoin de faire une coupure dans sa vie en se plongeant dans un temps de solitude, pour un autre », commente Claude, qui a fait, tantôt un bout de chemin avec un non-voyant accompagné, tantôt quelques kilomètres avec un couple de personnes de 68 et 71 ans qui en étaient à leur 14 e parcours complet. Des rencontres enrichissantes qui font oublier la marche. Même si « les derniers jours ont été difficiles », reconnaît Claude. Le 23 mai, le Bigouden est arrivé enfin au bout du voyage. « Dès que l’on arrive en Espagne, le flot des pèlerins grossit. On peut trouver un gîte tous les 7 km mais on commence à deviner un intérêt plus commercial chez beaucoup d’autochtones. D’ailleurs, si quelqu’un a envie de faire le parcours qu’il le fasse maintenant car, dans la décennie qui vient, l’esprit va changer », confie Claude.
Pas complètement revenu
L’homme a effectué 53 jours de marche à raison de 30 à 35 km par jour. Résultat : il a perdu 8 kg. De retour à Plomeur, Claude Letourneux se sent bizarre : « Je ne suis plus sur le chemin et je ne suis pas encore tout à fait rentré chez moi… On était bien sur ce chemin », avoue-t-il à Yolande, son épouse. On ne laisse pas que des kilos sur la route de Compostelle. On y laisse aussi un peu de soi.
